Si le monde était queer, je lui prêterais ma voix #4

Textes écrits durant la séance du 15/01/2024.

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Consigne 1 : Choisis 5 mots qui t’inspirent l’érotisme et écris un court texte les mettant en valeur

nuque ; stylo ; encore ; vent ; rideaux

Érotique ce moment où tu dormais encore, allongée entre les draps. Tu étais sur le ventre et je voyais ta nuque caressée doucement par tes cheveux. Je m’étais levée pour écrire. Le vent m’avait distraite en écartant de ses soupirs réguliers les rideaux. Alors je n’avais pu qu’embrasser du regard le tableau de ton sommeil, mon stylo en l’air. Et j’observais ta nuque frissonnante en y reconnaissant la plume de mon stylo suspendu. Le cœur battant, j’attendais le vent léger pour qu’il souffle encore, pour voir encore la danse des rideaux qui s’ouvriraient sur ma belle alanguie. Soubresauts délicats sous ma peau en vivant cette scène que je revois encore. Et j’ai commencé à respirer plus vite, je t’imaginais te lever, t’étendre dans les rideaux mouvants comme tu l’étais dans les draps immobiles. Et je maudissais mon stylo incapable de capturer cette image que je voulais déjà ne jamais cesser de revoir, encore et encore. Érotiques ta nuque, mon stylo… oh ! encore le vent, les rideaux

Consigne 2 : invente ou repense à un moment érotique et fais-en une description complète

Lila dansait pour se tenir chaud. Il faisait froid dans ce hangar désaffecté, réaffecté pour la soirée. Un an qu’elle n’était pas revenue à Paris et la voilà déchaînée, la tête haute et légère, à s’agiter dans une marée d’inconnu-e-s et de ses ami-e-s flottant par-ci, par-là. Chaque fois qu’elle ouvrait les yeux, un visage différent, une lumière d’une couleur nouvelle apparaissaient à ses côtés. Fermés, des points lumineux désordonnés. Ouverts, son amie Célia éclairée de rose. Fermés, des points lumineux désordonnés. Ouverts, un inconnu. Fermés, des points lumineux désordonnés. Ouverts, Ira éclairée de rouge. Lila n’avait plus froid. Elle ne referma pas les yeux. Ira souriait, trop sûre d’elle, comme toujours. La veste de costume longue et noire qu’elle portait soulignait sa carrure autoritaire. Lila frissonna en remarquant, non sans surprise, toutefois, qu’elle ne portait rien sous cette veste. Ira. Ça faisait un an. Et pourtant. Ira souriait à Lila comme si elles s’étaient vues le matin même. Avec ce rictus à la fois entendu et invitant, un sourire qui veut dire que l’on n’a pas le choix, on acceptera cette invitation. Ira repousse sa frange d’un mouvement sec de la tête, puis se dirige vers le bar. Lila suit. Elle regarde les cheveux clairs d’Ira changer de couleur avec la lumière. Elle marche derrière elle comme si elles en avaient convenu. Mais non, pourtant. Elle avait dit que non. Qu’elle ne replongerait pas. Elle avait prévenu tout le monde, avait promis à tout le monde. Mais Ira était apparue. Tout proche du visage de Lila. Avec son sourire. Et ses yeux tendres et décidés. Tendres, oui, Lila le jurait. Ira n’avait pas qu’une main de fer. Elle avait aussi des doigts de soie. Ces doigts justement s’enroulaient autour du verre qu’elle tendait à Lila. Ils semblaient presque ne pas le toucher. Lila se souvenait cependant de la force de cette main quand elle se refermait sur elle, sa main, son poignet, son cou… Ou sa nuque, finalement, puisque son autre main, libre, s’y était logée sans crier gare. Le piège venait de se refermer sur Lila, qui serrait les mâchoires. Elle se sentait faiblir et fondre et tentait, un peu désespérément, de bander ses muscles, rester droite et solide. Elle inspirait profondément, les yeux fermés, en essayant de se concentrer sur les points lumineux désordonnés. Elle ouvrit les yeux sur Ira, éclairée de rouge, avec son sourire entendu, un regard plus doux, mais une dent prometteuse se montrant entre ses lèvres entrouvertes. Lila essayait de danser pour oublier qu’elle avait chaud.

Consigne 3 : Écris le corps de l’autre à travers les 5 sens

Sensuelles délices sensorielles. Fatiguées, on est sorties, je suis en pilote automatique, j’ai la tête qui tourne, toute mon attention est dans mon corps. Et vers le tien. Tourbillon sensuel, promesse d’amour chaud dans notre lit encadré de rideaux. J’entends nos souffles empressés. Je sens tes cheveux, cette odeur à toi et de shampoing. Ils chatouillent mon épaule, je frissonne, tu les écartes. Et je sais, je sens, ressens, tes yeux sur mon visage. J’ouvre les miens sur ton sourire amoureux. Je vois et j’entends tes lèvres s’entrouvrir. Je ferme les yeux et viens goûter ta langue. C’est chaud et frais. Mouillé et doux. Un peu sucré. Un goût de vodka est resté. Je promène ma main sur tes épaules douces et fermes, fortes quand elles me tiennent. Ma langue dans ton cou, je savoure le goût de ta sueur. J’entends ton soupir sens ta main dans mes cheveux et ta peau frissonner, j’ouvre les yeux pour voir ta tête se lancer en arrière. Mes jambes entre les tiennes, il y a notre désir entremêlé. J’ai chaud de ton soleil, j’ai frais de ton extase. Le temps est long, lent, infini et peu importe. Ces moments où tu m’absorbes entièrement, où tous mes sens sont emplis de toi, je les chéris, je les serre contre mon cœur. Il bat dans ma poitrine, mes tempes, mes doigts, au creux de mon ventre.

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